Je pourrais vous parler de ce temps de rentrée comme d’un point de départ, d’une reprise d’élan, d’un positionnement dans les starting- blocks, pour répondre à la fièvre sportive qui a enflammé notre pays pendant l’été… Je pourrais vous parler de toutes ces choses nouvelles qui vont arriver, nouvelle année, nouvel emploi du temps, nouvelle tenue, nouveau cartable, nouvelle classe…
J’aime davantage vous raconter que pour pouvoir repartir, il faut savoir jeter rapidement un regard en arrière. Avant de reprendre le chemin, de retrouver les foules, Jésus prie. Il se retire et il prie. Le temps de se mettre en relation avec Dieu, de faire l’état de soi sur son énergie, ses projets, ses interlocuteurs… Avant le retour en société, Jésus se ressource dans la prière.
Temps privilégié pour soi, hors de toute activité, la prière personnelle semble un moment inutile et égoïste, bien loin des impératifs de travail, des actions multiples et variées, des réunions, de l’effervescence de journées bien remplies. Et pourtant… À bien y penser, il s’agit de s’accorder un temps de retrait et d’observation. Avez-vous déjà remarqué comme une table de jeu devient plus lisible lorsqu’on prend de la hauteur ? Combien une situation devient claire lorsqu’on se place dans un rôle d’observation ?
La prière permet de s’élever au quotidien. Temps de relation hors du temps, hors du monde, elle donne un lieu de regard sur notre vie. Elle oblige à ralentir le rythme quelques minutes, comme le point de vue panoramique, au cœur d’une randonnée, donne la vue d’ensemble du paysage, du chemin parcouru, de ce qui est possible, de ce qui ne le sera pas.
Dans nos vies où le faire est souvent plus important que l’être, il est primordial de prendre, régulièrement, ce temps d’arrêt. Il donne la vue d’ensemble, il évite de foncer tête baissée et de s’essouffler dans un effort continu.
Oui, en ce temps de rentrée, de nouveautés, de mise en place d’une nouvelle année, n’oublions pas de prier… Et transmettons-le à nos enfants : la prière fait partie d’une vie saine et équilibrée !
Arthur Gerstlé-Joly