À l’heure où j’écris (en retard donc, j’espère que vous me le pardonnerez), Donald Trump a été investi pour un nouveau mandat de quatre ans comme président des ÉtatsUnis d’Amérique. Il a aussitôt signé un certain nombre de décrets, ciblant des personnes qui ont été dans son viseur pendant toute sa campagne électorale : des minorités qui pour la plupart n’ont pas les moyens juridiques, électifs, légaux pour se défendre.
Traditionnellement, l’investiture d’un président états-unien est suivie d’une prière inaugurale à la cathédrale de Washington. Celle-ci a été présidée par l’évêque épiscopalienne du lieu, Mariann Budde, qui n’a pas mâché ses mots. Elle a appelé le président à faire preuve sans modération d’une seule qualité, la miséricorde, envers toutes les minorités, et a rappelé certains faits et des préoccupations qu’elle reçoit pendant son ministère.
De notre point de vue français, cher au principe de séparation des Églises et de l’État, l’investiture états-unienne contrevient au principe de neutralité imposé aux responsables politiques. D’un point de vue chrétien, la question me paraît intéressante : quelle implication peut avoir notre foi dans nos engagements politiques ? Est-il possible de faire de la politique « confessante »? Jésus faisait-il de la politique ?
Arthur GERSTLÉ-JOLY