Edito Juin 2020

Juin est un mois d’espérance. C’est le moment où les jours sont le plus longs. L’été arrive, et ce sont déjà les récoltes. Mai et juin signent la fin de la « soudure » entre l’automne et le prin- temps, période qui fut toujours difficile à franchir car les réserves étaient souvent épuisées et la disette menaçait. Les fêtes célébrées au retour des beaux jours étaient donc joyeuses et porteuses d’espoir. On apportait dans les temples les prémices des fruits de la terre en signe d’action de grâce…

Pentecôte que nous célébrons cette année le 31 mai s’inscrit dans ce type de fêtes. La vie et ce qui la permet sont un don de Dieu, tout comme la Loi dont on célèbre à Pentecôte le don fait par Dieu au Sinaï. Véritable don, puisque Dieu lui-même a écrit les dix paroles sur la pierre. L’esprit de Dieu est inscrit dans ces textes qui rappellent la liberté, la lutte contre l’idolâtrie et des préceptes permettant de vivre en bonne intelligence et dans la justice sociale.

C’est une des fêtes majeures du judaïsme. N’oublions pas que depuis 3000 ans les Hébreux ont su traverser les siècles et se maintenir grâce à la Loi de Moïse… une destinée unique dans l’histoire.

Le christianisme primitif qui relève encore du judaïsme connaît bien l’importance de la pentecôte et du don de la Loi. Les disciples comme des milliers de juifs sont à Jérusalem — ils se retrouvent tous ensemble avec Matthias qui remplace Judas, groupe auquel se joignent « quelques femmes dont Marie mère de Jésus ainsi que ses frères » (Actes 1/14). Un peu plus loin Luc souligne que le groupe compte une centaine de personnes… L’événement de l’effusion de l’esprit va marquer ce groupe un peu replié sur lui- même pour le lancer sur les routes du monde : Arménie, Inde, Grèce, Rome, etc. Une énergie formidable habite les disciples. Une espérance folle, mue par l’Esprit Saint, qui ravive les souvenirs :

pêche miraculeuse, multiplication des pains, paraboles du Royaume. Les langues de feu disent cette énergie et cette espérance. Une force qui convertit les individus et nourrit comme la nouvelle récolte qui va être engrangée. Pentecôte nous dit aussi que la présence de Dieu touche tout un chacun par l’Esprit et permet l’éclosion des charismes que nous possédons.

En ce mois de juin 2020, nous retiendrons de tout cela que juin est un mois d’espérance, que la récolte promise ne doit pas être faite n’importe comment, que l’Esprit est là qui souffle où il veut et court comme l’eau vive, mais Il nous invite à poursuivre l’aventure du Royaume. Après la Passion, les apôtres vivifiés par l’Esprit Saint sont sortis avec une force nouvelle, et nous, nous sortirons de nos crises aussi avec une force renouvelée !

Vincens HUBAC