Jésus est ressuscité. Il est vraiment ressuscité ! Nous avons besoin de le répéter pour nous en convaincre, le dimanche de Pâques. Et même ainsi, nos esprits cartésiens ont bien du mal à accepter ce qui fait l’essence de la foi chrétienne : Jésus, fils de Dieu, sauveur de l’humanité, l’est parce qu’il est passé par la mort et l’a vaincue.
Sans doute que les deux disciples qui rentraient chez eux depuis Jérusalem étaient dans le même cas que nous (Luc 24, 13-35). Ils avaient vu leur maître, leur héros, leur roi, mourir dans d’atroces souffrances, comme le pire des criminels. Il était enterré depuis deux jours. Comment croire les histoires invraisemblables de ces femmes revenues hystériques (c’est le mot !) de la tombe ? Ce n’était pas possible… Elles avaient dû rêver, voir quelqu’un d’autre…
Il a fallu à ces deux hommes une longue marche, un enseignement complet, une riche discussion… Et finalement un rituel (re)connu et repris, pour que « les disciples voient clair et reconnaissent Jésus » (Luc 24, 31). C’est le rite qui permet la reconnaissance, et l’ouverture de l’esprit des disciples à quelque chose de nouveau, de plus grand que ce qu’ils avaient l’habitude de voir. La liturgie, par la répétition de ce qui nous a été donné, éclaire notre compréhension des mystères du Christ, de l’incarnation jusqu’à la résurrection.
Jésus va répéter, une fois ressuscité, les apparitions auprès des disciples. Plusieurs fois, il réitérera avec eux le partage du pain, et c’est ce qui déclenchera un acte de foi. Ce n’est pas encore un sacrement, c’est déjà un moyen de reconnaissance et de transcendance. Jésus ouvre ainsi un passage, une porte directe au divin, une occasion d’élever notre esprit de manière à cohabiter avec l’Esprit saint.
Aujourd’hui nous n’avons peut-être pas d’apparition de Jésus ressuscité. Nous avons le sacrement de la Cène, de la communion, autour duquel il nous arrive de beaucoup discuter. Ce sacrement, aujourd’hui comme il y a vingt siècles, est une porte vers quelque chose qui nous dépasse. Laissons-nous toucher par la grâce pascale qui se poursuit !
Arthur GERSTLÉ-JOLY