D’un passage à l’autre…

Dans les écrits bibliques qui nous ont été laissés, nous pouvons trouver les traces des premières communautés, en particulier celles qui ont été fondées par Paul au cours de ses pérégrina tions. Parmi elles, l’église de Corinthe est célèbre pour ses nombreuses ques tions, qui ont obligé Paul à esquisser les premières ébauches d’une théologie systématique (ou dogmatique), ainsi que pour les divisions qui pouvaient exister en son sein. Paul n’était pas le seul à visiter les églises naissantes, et nombre de prédicateurs ou enseignants faisaient également des émules, allant d’une communauté à l’autre, prêchant Jésus-Christ ressuscité à leur manière, avec leur charisme propre. Des clans se formaient.

À Corinthe, on retrouve les traces de ces clans au chapitre 3 de la première lettre aux Corinthiens. Là, Paul est assez dur avec les Corinthiens, puisqu’il les compare à de tout petits enfants qui ne peuvent pas encore manger de la nourriture solide. Il cri tique leur attachement trop grand à des considérations matérielles, au lieu d’un souhait de s’élever dans la relation à Dieu. Il se met également en retrait, pour privilégier la relation directe à Dieu.

Après tout, Paul n’est-il pas un précurseur des pasteur.es modernes ? Comme lui, nous passons dans une communauté pour un temps. Des gens partent de la communauté lorsqu’on arrive, d’autres viennent et restent. Nous aidons certaines personnes sur leur chemin vers Dieu, tandis que d’autres résistent et attendent le pasteur suivant.

Et comme Paul, je pourrais dire : ce n’est pas l’important. L’important, ce n’est pas moi, ou le pasteur qui m’a précédé ou celle qui me suivra. L’essentiel, c’est de garder à l’esprit que nous sommes tou.tes au service de Dieu pour guider les personnes qui nous sont confiées pour un temps donné.

J’ai passé cinq ans parmi vous. Nous avons vécu ensemble des confinements et déconfinements, l’entrée en guerre de l’Ukraine, une nouvelle explosion du conflit en Palestine, la montée de l’extrême droite un peu partout dans le monde… Au milieu de tout cela, nous avons essayé de témoigner de l’amour inconditionnel de Dieu, qui peut unir au-delà des catastrophes, qui peut annihiler les violences pour laisser place à la paix, qui peut désamorcer les peurs et la xénophobie.

Il est temps que je laisse la main, Claire reprendra le flambeau et le chemin à vos côtés. Soyez béni.es ! À bientôt !

Arthur GERSTLÉ-JOLY

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