Voilà l’été qui nous tend les bras. Soleil, parfum de vacances, envie d’ évasion. Quelles que soient les conditions particulières de l’existence de chacun, l’arrivée lumineuse de cette saison sollicite la gaité. Comment éviter que ce temps ne soit pas une simple virgule dans nos vies, juste là pour respirer afin de reprendre la suite. La routine et loi de la répétition, ce peut être une manière de confort.
La vie pourtant est un champ d’actions et d’interactions. Vivre c’est persévérer dans cet échange d’énergies. Ce ne sont guère les formes, le volume ou le rythme de cette énergie qui comptent, mais l’authenticité de ce qui nous maintient vivants, qui impulse la vie.
Pensons aux amis du Christ. Jésus a cessé d’être parmi eux de la même manière qu’avant. L’aventure aurait pu s’arrêter là. Certains parmi eux avaient déjà décidé de passer à autre chose. Un travail de deuil en somme. Le désengagement n’a cependant pas eu raison de de leur fidélité ! Pourquoi ? Parce qu’ils ont compris aussi autrement ce qui leur arrivait.
Si leur Maître était désormais en retrait, cela ne justifiait en rien une conduite toute humaine, qui consiste à battre en retraite. Fuir, s’éloigner, reculer, laisser tomber, ce n’est pas un lâcher-prise. Battre en retraite c’est capituler. Rendre les armes sans avoir l’air de le faire…
A la Pentecôte (Actes 2), les disciples sont au contraire comme foudroyés par un fabuleux enthousiasme collectif. Vraiment inattendu. Paradoxalement, la position de retrait leur donne une formidable hardiesse. Les langues se délient, les leurs. Ils n’ont pas peur de parler des langues inconnues. C’est l’ivresse spirituelle. Hôte xénophile des toutes les cultures, Christ invisible est sur eux, en eux, défiant discriminations et séparatismes ethniques. Renversant les codes de reconnaissance et des préjugés identitaires. La surprise est totale ! Ce n’est pas l’éclipse de la routine, mais la « nouvelle naissance » dans leur capacité d’accueil.
L’été nous tend les bras. Comme une chance pour pouvoir nous-mêmes tendre la main aux autres, oser les rencontrer, leur parler en vérité.
Philippe Kbongo Mbaya