Cet édito est mon dernier message comme pasteur de Robinson. Implantée sur l’agglomération de plusieurs communes dans le triangle de Bourg-la-Reine, Clamart, Massy et Palaiseau, la Communauté de Robinson est établie à l’aboutissement de ce que l’on appelait jadis la ligne de Sceaux, l’actuel RER B. Son Centre est situé à Châtenay-Malabry. Le lieu où s’est déroulé mon ministère pastoral pendant quatorze ans. Quatorze ans, c’est beaucoup !
Quatorze ans de prédication de l’Evangile de Jésus-Christ, de formation, d’écoute, d’accompagnement, de suivi de projets, mais aussi de l’édition de ce journal local, et notamment son édito. Quatorze ans d’attention aux plus fragiles, aux détenus, de présence aux conflits de différentes natures, de diverses mises en relation, de rencontres interconfessionnelles, religieuses et laïques ; Quatorze ans d’animation de groupes, de lancement d’initiatives, avec toujours le souci que chacun.e se sente accepté.e et trouve ici un lieu de confiance et de motivation à partager.
Ai-je réussi ? La question est un peu prétentieuse. Le ministère pastoral n’est pas un métier, mais une vocation. Le statut qu’il confère renvoie à une sorte de profession, mais ne se réduit pas à elle. Le bilan ne m’appartient pas. C’est au sein de cette Eglise, avec elle et parmi ses équipes d’animation, que le regard rétrospectif porte. Et même devant elle, pour l’annonce de la Parole et l’offre des sacrements, je suis resté spirituellement au sein de l’assemblée. Si donc le bilan est collectif, l’essentiel ne se réduit pas à l’image ou la performance d’une communauté, si vivante soit-elle.
Persévérer à être une Eglise de l’hospitalité, où la joie de partage le dispute à l’attention à tout ce qui se passe en nous, à ce qui est discuté dans la société ; continuer à être une Eglise des témoins, où les convictions vécues avec simplicité, sont stimulées de questionnements, de telle manière que la place de la liberté reste préservée au cœur de la foi. Tout cela nous vient de Dieu.
Merci Robinson.
Merci pour tout ce que vous nous avez apporté tout au long de ces années, à ma famille et à moi-même. Merci de ces cadeaux si généreux, dont la reconnaissance déborde ce que je peux exprimer. A 68 ans, je réalise qu’un pan important de ma personnalité m’échappait encore. Merci de m’avoir permis d’en prendre conscience. Vous avez été mes pasteurs.
Merci infiniment à chacun et à chacune de vous et Au revoir. Soyez bénis.