Le culte de Pentecôte fut un moment très émouvant, pour moi certainement et je n’en doute pas pour vous tous. Voir ces catéchumènes, comme d’autres du secteur (et au-delà) avec lesquels ils avaient fait leur retraite professer leur foi avec leurs mots simples et vrais a été un moment très fort. Saurons-nous être les bons bergers de ces jeunes pousses et les laisserons-nous être nos bons bergers ? Laissons-nous interpeller.
« Je suis le bon berger » a dit Jésus de manière répétée. Les prophètes de l’Ancien Testament ont reproché de manière répétée aux rois d’Israël et de Juda d’être pour leur peuple de mauvais bergers et de l’entraîner dans des impasses même en ayant les apparences de sages administrateurs (souvenez-vous de l’édito de février sur le prophète Amos). Nous mettre en chemin derrière « le bon berger », notre seul médiateur, c’est un premier pas, mais il est loin d’être le seul.
Avons-nous été des bons bergers les uns pour les autres pendant l’année écoulée ? L’ai-je été pour la paroisse et pour vous ? Un simple regard en arrière m’oblige à beaucoup de modestie. Je dois d’abord exprimer ma reconnaissance envers celles et ceux, nombreux qui n’ont pas compté leurs heures pour boucler les articles, les mises à jour du site, les comptes, boucher les trous dans la grille, trouver les prédicateurs et organiser les événements (sans oublier les chantiers), instruire les enfants catéchisés, réarmer les coupe-circuits qui disjonctent, répondre aux appels que je leur ai généreusement refilés, rattrapé mes oublis… j’en oublie. Je ne peux omettre d’exprimer ma reconnaissance envers notre pasteure référente Dominique Hernandez et sa paroisse avec laquelle nous nous préparons à célébrer une fête flamboyante. J’ai surtout le sentiment qu’à l’instar de Paul, « j’ai été un serviteur inutile ».
Nous nous apprêtons à accueillir un pasteur qui intervient dans ces colonnes. Bien sûr, pasteur est synonyme de berger, nous le savons tous, mais devons-nous tout attendre de lui et tout remettre sur ses épaules ? Certainement pas. Comme Paul, nous sommes en course athlétique mais pas encore au but, il reste plusieurs stades à courir (faites la conversion en unités du système international si vous la connaissez), et tout peut arriver… Imaginons que, mis au défi dans une minuscule querelle de voisinage virant au vinaigre – pas celui qui prend son temps dans des fûts de chêne mais celui qui tournant trop vite a l’âcreté du fiel – nous courions le risque de jeter de l’huile sur le feu, à moins de parvenir, modestement, avec douceur et respect à rétablir les faits. À la rentrée dernière, je nous enjoignais, moi compris, à ne pas avoir peur. La Passion et Pâques nous l’ont rappelé récemment. Pour être de bons bergers, méditons cet autre conseil de Paul qui avait dû arbitrer à Corinthe une zizanie et avait été bien malgré lui instrumentalisé :
« Soyez soumis les uns aux autres en Christ. »
Jean-Louis Nosley