Les premiers mois de l’année évoquent des divinités païennes. Ainsi Mars pour le dieu de la guerre, ou encore, pour le mois de janvier, Janus, le dieu aux deux visages, regardant, pour l’un, le passé, pour l’autre, le futur. Il est donc normal que Janus soit évoqué en premier. Nous sommes là à la charnière entre deux années, l’une passée et porteuse d’un bilan, l’autre à venir permettant toute espérance.
La mythologie nous signifie ainsi qu’on ne peut vivre sans passé et sans espérance. Les deux sont nécessaires. Sans racines, sans histoire, on a du mal à se définir et à se connaître. Le passé nous a façonnés et nous imprègne toujours, la culture transmise nous permet de comprendre le présent et d’agir. Le passé apporte souvent de la sagesse ; il peut, hélas, aussi véhiculer des haines. De toutes manières, il est là, même s’il est nié et refoulé dans notre inconscient. L’avenir est ouvert, il offre de multiples possibilités ou promesses, il est comme le jour après la nuit : un moment de prise de décision. C’est le temps des voeux. Mais comment construire l’avenir, attendre un événement, espérer, si le passé ne nous parle pas ou plus ? Le passé nous dit que le temps est insaisissable, fugace, ne repasse jamais. Mais l’avenir nous dit que tout est possible.
Et pour nous, chrétiens, le passé nous dit la Bible, ses histoires, ses témoignages, le vécu des croyants, la révélation de Dieu dans les langages et mentalités d’alors. Puis viennent Noël et Pâques, quelque chose qui du passé dit l’espérance, qui lie le temps en un centre et nous projette vers l’avenir. Une promesse, une attitude de justice et de paix à la construction desquelles nous sommes appelés. On peut espérer le Royaume futur, car Jésus nous en a parlé et l’a vécu. Par le passé nous en avons quelques richesses, pour le futur nous en avons l’espérance.
Janvier entre Noël et Pâques, c’est tout cela et certainement plus encore. Bonne année à tous !
Vincens HUBAC