La pandémie Covid 19 – Une analyse par Edgar Soulié

Les décisions exceptionnelles prises par le gouvernement français pour ralentir la propagation de ce virus redoutable dans la population française m’ont incité dès le 17 mars à passer BEAUCOUP PLUS DE TEMPS à la lecture du journal « LE MONDE » et d’autres textes que je ne l’avais fait auparavant « en temps normal ». 
Je vous transmets d’abord un texte intitulé « Revue succincte des connaissances scientifiques sur la maladie Covid 19 et sur le Coronavirus SARS-CoV-2 », daté du lundi 18 mai 2020, qui émane de la Direction de la Recherche Fondamentale du Commissariat à l’Energie Atomique (dans la pièce jointe de 379 Ko au format DOC intitulée « 2020 juin 6 same Annexes sur la pandémie du coronavirus-2019 », voir l’annexe 1).
A ma demande, le professeur de médecine Didier SICARD (dans la même pièce jointe, voir sa biographie en annexe 2) a validé la traduction française des recommandations de l’Université John Hopkins pour se protéger du coronavirus-2019 (pièce jointe, voir l’annexe 3).

Mes lectures sur la pandémie m’ont amené à identifier sept ensembles de faits importants à l’échelle nationale ou internationale :



1. Le virus déclenchant le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) s’était propagé dans plusieurs pays d’Asie en 2003. Ces pays avaient développé une stratégie et une organisation efficaces pour lutter contre lui. Les habitants de ces pays avaient pris l’habitude de porter un masque (pièce jointe, voir l’annexe 4 contenant l’article intitulé « Les pays d’Asie consternés par l’absence de masques en Europe » avec pour sous-titre « La Corée du Sud, Taïwan et le Japon s’étonnent du dénigrement d’un accessoire qui a contribué à limiter la propagation du virus chez eux »).



2. Le professeur Claude LE PEN avait intitulé son article « En 2007, la France avait su mettre au point un dispositif de protection très ambitieux contre les épidémies » ( « LE MONDE » du mercredi 1er avril en page 29). Après ce titre enthousiasmant, le sous-titre donné par le journal était au contraire décourageant : « Le professeur spécialiste de l’économie de la santé décrit la chaîne de décisions politiques et économiques qui a conduit à abandonner progressivement un dispositif efficace, mis en place après l’épidémie de grippe aviaire ». Cet article m’a appris ceci : à la suite de l’épidémie de grippe aviaire (H5N1) de 2006 et à l’initiative du sénateur Francis Giraud (1932-2010), le gouvernement français avait fait adopter une « Loi relative à la préparation du système de santé à des menaces sanitaires de grande ampleur ». Cette loi instituait « l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires » (Eprus). En 2007, la France était l’un des pays les mieux préparés au monde. Mais le budget de l’Eprus fut réduit de 281 millions d’euros en 2007 à 25,8 millions en 2015. En 2016, l’Eprus fut intégré dans le nouvel « Institut national de prévention, de veille et d’intervention en santé publique » (Santé publique France). Les stocks très importants de vaccins, aiguilles, embouts, pipettes, masques, respirateurs, etc. avaient fondu dans l’intervalle de temps.
Je voudrais qu’un « Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires » soit recréé, cette fois par l’Union européenne. Une révision des traités européens sera nécessaire. Le chapitre du nouveau traité devrait prévoir des règles EUROPÉENNES de confinement et déconfinement – devant être adaptées à la situation sanitaire locale-de chaque région (comme cela se fait encore en ce moment en France)


 
3.En avril 2015, Bill GATES (fondateur de la société Microsoft, devenu milliardaire et mécène) avait prononcé une conférence dans laquelle il prédisait que la plus grande menace pour l’humanité n’était plus la guerre nucléaire mais une épidémie. Sa prédiction s’est réalisée moins de cinq ans plus tard. Ainsi, de créateur d’entreprise, il est devenu une sorte de prophète des temps modernes ! « LE MONDE » daté du 15 avril 2020 en page 28 a publié la traduction française d’un article écrit par lui, intitulée « Pour une approche globale de la lutte contre le Covid-19 » et lui a donné pour sous-titre « Le philanthrope américain insiste sur l’importance de la concertation internationale et le dépassement des égoïsmes pour vaincre la pandémie. Il suggère aux dirigeants mondiaux plusieurs mesures à prendre dès maintenant ». Dans « Le Monde » du jeudi 28 mai 2020 en page 29, Sylvie KAUFMANN intitule sa chronique « Qui a peur de Bill Gates ? ». De cette chronique élogieuse émergent deux phrases emblématiques : a. « Lorsque Bill Gates appelle, les dirigeants du monde entier décrochent leur téléphone » b. « Il est à la fois le professeur Tournesol, le Rockefeller du XXIe siècle et l’anti-Didier Raoult »


 
 4. En mars 2018, les membres du comité directeur de « l’Initiative pour les médicaments innovants » représentant les industriels de la pharmacie impliqués dans un partenariat public-privé ont rejeté une proposition de la Commission européenne qui souhaitait ouvrir un « thème » de recherche sur la « préparation aux épidémies » (pièce jointe, voir l’annexe 5). Il apparaît ainsi que les entreprises pharmaceutiques portent à l’intérêt collectif (pays, continent, Terre) une attention bien moindre qu’à leurs intérêts économiques respectifs.  
 


5. En décembre 2019 et janvier 2020, la Chine a eu un comportement doublement pervers : 
A. Elle a commencé par contraindre à se taire les médecins de Wuhan qui voulaient donner l’alerte sur l’épidémie de coronavirus 2019 alors que cette épidémie se développait à grande vitesse (LE MONDE du 7 avril page 3).
B. Elle a beaucoup tardé à transmettre des informations essentielles sur cette épidémie due à un virus auparavant inconnu à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) 


6.     Dès qu’ils ont été informés de l’épidémie de coronavirus 2019, plusieurs pays asiatiques se sont organisés TRES RAPIDEMENT en s’appuyant sur leur expérience antérieure du virus SRAS de 2003 pour se donner les moyens de contrôler l’état de santé de TOUTES les personnes arrivant de Chine et ISOLER les personnes atteintes par le coronavirus 2019. Ainsi, la Corée du Sud et Taïwan ont-ils bien réussi à limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus 2019 sur leurs territoires. L’annexe 6 de la pièce jointe contient l’article intitulé « Et si l’OMS avait écouté Taïwan ? » écrit par le journaliste Frédéric KOLLER et publié par le journal « LE TEMPS » à Genève attire l’attention sur l’excellence de la stratégie mise en œuvre par Taïwan. 
L’article intitulé « Covid-19 : comment Taïwan s’est appuyé sur la technologie pour contenir l’épidémie » publié sur Internet (l’annexe 7 de la pièce jointe décrit cette stratégie novatrice en détail). Le modèle d’organisation qui fut mis en œuvre contre le coronavirus 2019 à Taïwan est excellent !  
Le jeudi 30 avril, le journal « LE MONDE » a publié en page 26 un article intitulé « Taïwan a beaucoup à apporter avec son expérience reconnue dans la santé publique » par Chen Shih-chung, ministre de la santé et du bien-être social de Taïwan. Le sous-titre de cet article est éloquent : « Exemplaire dans sa lutte contre la pandémie, Taïwan reste exclu de l’OMS pour des raisons politiques, dénonce le ministre de la santé taïwanais » ». 


 
7. Pour combattre les effets redoutables du coronavirus, le professeur Didier Raoult à Marseille avait promu une molécule appelée hydroxychloroquine (nom commercial « plaquenil ») et avait été contesté notamment par l’épidémiologiste Dominique Costagliola (« Le Monde » du mercredi 25 mars page 4). Le ministre de la santé avait accordé une autorisation d’utilisation de cette molécule valable uniquement en milieu hospitalier. Le journal LE MONDE du samedi 24 mai en page 24 mentionne la parution d’un article paru dans la revue anglaise « The Lancet » établissant qu’à l’hydroxychloroquine est associé un risque accru le mortalité. Trois jours après cette publication, le ministre français de la santé a interdit l’usage de l’hydroxycholoquine. Mais le jeudi 4 juin, le journal LE MONDE annonce le fait extraordinaire que la revue « The Lancet » met ses lecteurs en garde contre l’article publié deux mois plus tôt parce que la qualité des nombreuses données réunies est suspecte. Il serait logique que le ministre de la santé annule l’interdiction de l’hydroxychloroquine.


Les pays d’Europe, les Etats-Unis, les autres pays d’Amérique, ayant découvert trop tardivement le début de pandémie n’ont pas pu réunir les moyens nécessaires pour y faire face sans imposer un confinement aux conséquences économiques dévastatrices. Les pays d’Afrique et d’Asie peuplés, pauvres et, pour nombre d’entre eux, mal équipés en moyens médicaux courent des risques importants.  
Je voudrais que Taïwan ait le même statut que tous les pays membres de l’Organisation des Nations-Unies – tout particulièrement dans le domaine médical. Je voudrais enfin que le futur directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé vienne d’un pays ayant une SOLIDE TRADITION DÉMOCRATIQUE et qu’il ait la même exigence de rigueur scientifique et médicale avec les pays dictatoriaux qu’avec les pays démocratiques. J’observe que la Chine devrait être logiquement – mais provisoirement – en situation de faiblesse vis-à-vis de l’ensemble des autres pays du monde en raison des nombreux morts et des pertes économiques importantes qui résultent de la rétention des informations sur le départ de la pandémie – un comportement scandaleux qui résulte probablement du caractère dictatorial du régime politique chinois !   .
La gestion européenne de la santé devrait éviter que les travailleurs saisonniers ayant des contrats de travail avec des propriétaires de champs et/ou de vergers en France soient empêchés de franchir la frontière alors que les exploitants des champs et des vergers en France ont besoin de leur collaboration. Car cela s’est passé à la frontière franco-espagnole !


 Maintenant, en France, nous sommes sortis de la seconde étape du confinement. J’espère qu’une augmentation rapide (du type « fonction exponentielle ») du nombre des malades ne recommencera pas. Mais la propagation de l’épidémie dépend en partie de l’observance des mesures de « distanciation sociale » et d’autres facteurs tels que les mesures d’hygiène et la qualité des masques portés. Il est difficile de prédire l’évolution de l’épidémie. Ainsi le « déconfinement », nécessaire pour l’économie et bienfaisante pour notre qualité de vie, présente des risques sanitaires. Philippe SANSONNETTI a écrit un texte intéressant qui explicite les pièges et les (nombreuses) incertitudes du déconfinement (dans la pièce jointe, voir l’annexe 8)  et Catherine HILL expose la stratégie basée sur la pratique des tests à grande échelle qui lui paraît nécessaire pour lutter efficacement contre la pandémie (dans la pièce jointe, voir l’annexe 9)
Je te fais aussi parvenir une liste d’articles intéressants publiés par le journal « LE MONDE » du 17 mars au 6 juin 2020 (dans la pièce jointe, voir l’annexe 10).
La page de couverture du journal « LE MONDE » daté du mardi 19 mai comportait le très gros titre suivant : « LA CHINE SUR LA SELLETTE DEVANT L’OMS ». La page 3 est intitulée « Le lancement d’une enquête sur le virus place Pékin sur la défensive » et a pour sous-titre « Deux sujets sensibles pour la Chine, une demande d’évaluation indépendante de la crise et le statut de Taïwan, doivent être discutés à l’OMS ». Mais dans sa livraison datée du mercredi 20 mai, « LE MONDE » a publié en page 5 un article intitulé « Pékin se pose en chef de la santé publique mondiale » avec pour sous-titre « Le président chinois a annoncé la création d’un « hub humanitaire global » en collaboration avec l’ONU ». J’ai l’impression que la Chine a profité de la « diplomatie étriquée » des Etats-Unis mise en œuvre sous l’autorité de Donald TRUMP. La confiance en la Chine est érodée mais la plupart des autres pays ne veulent pas s’opposer frontalement à la Chine ! Dans certains pays (Australie, Corée, Japon, Vietnam),  les dirigeants et/ou les opinions publiques s’inquiètent probablement de la menace systémique que la Chine fait et continuera de faire peser sur le reste du monde… Cet aspect pourra éventuellement faire l’objet de questions à mon ami Olivier FAURE … quand le coin du feu sur les Eglises protestantes en Chine aura lieu.
 

Enfin j’ai le plaisir de vous faire parvenir l’article que Bernard TREGON (ingénieur de recherche au CNRS) et moi avons publié aux pages 50 à 53 de la livraison de juin 2020 de la revue « L’ASTRONOMIE » sous le titre « Occultations d’étoiles par la Lune : que peut-on mesurer ? » (sous la forme de quatre fichiers de 1565, 1621, 2044 et 1577 Ko au format PDF).