Voici l’été ! Nous l’attendons d’ordinaire comme une période de pause, une période de changement de rythme. Nous l’attendons parfois impatiemment pour partir en vacances, parfois dans le stress parce que les vacances signifient moins de personnes pour faire la même somme de travail, parfois avec angoisse parce que l’été peut rimer avec solitude et désœuvrement…
Cette année, l’été a peut-être une autre saveur. À l’odeur de l’herbe sèche des foins s’ajoute comme un goût de libération, de renouveau, avec la joie de retrouver certains rythmes, certaines habitudes, certaines routines de trajet, de travail, d’achats, de sorties… Ou bien, le soleil se voile de l’amertume de la peur, cette peur de l’invisible qui peut nous terrasser, nous étouffer, et qui a pour nom ces derniers mois le fort peu compréhensible Covid-19.
Il va nous falloir du temps, de la patience, de l’amour pour nous-mêmes et pour les autres. Nous pouvons nous retrouver, oui, mais avant cela il nous faut retrouver le goût de l’autre, de l’Autre aussi. Ne pas oublier que chaque personne que nous croisons est notre semblable, même caché sous son masque, une autre créature de Dieu avec, comme chacun de nous, des espoirs, des affections, des peurs, des désirs, des raisonnements et de l’irrationnel.
Chacun connaît le verset de l’Ecclésiaste : « Il y a un temps pour tout » (Ecclésiaste 3, 1). Un peu plus loin, l’auteur de ce livre biblique, qui pose sur le monde un regard désabusé et finalement assez épicurien, écrit : « J’ai donc fait l’éloge de la joie, parce qu’il n’y a rien de bon pour l’être humain sous le soleil, sinon de manger, de boire et de se réjouir ; c’est là ce qui doit l’accompagner dans son travail, pendant les jours de la vie que Dieu lui donne sous le soleil » (Ec 8, 15). Peut-être est-ce là le trésor simple qui peut nous accompagner pendant les semaines à venir : trouver la joie dans les petits moments du quotidien, même ceux qui peuvent nous paraître insignifiants lorsque les occupations battent leur plein.
Voici un exercice pour l’été : trouvons chaque soir, avant de nous endormir, une source de joie dans notre journée, et remercions Dieu pour ce jour de vie, donné. Et n’oublions pas de partager cette joie avec d’autres, en particulier nos sœurs et frères
dont l’été peut aggraver l’isolement, avec un coup de téléphone, un sourire, un bonjour !
Votre pasteur dès le 6 juillet,
Arthur Gerstlé-Joly