BONNE ANNÉE !

 Non, non, je ne suis pas en avance ! Année liturgique, année civile, année scolaire, Raas Assana, nouvel an chinois, Rosh Hashana… Il existe une grande quantité de calendriers différents, selon les communautés auxquelles appartient chaque individu. 

À l’heure où j’écris ces lignes, se prépare le dernier dimanche de l’année liturgique, appelé « fête du Christ roi », où l’on évoque la fin des temps, et la promesse que Jésus fait aux siens de les accompagner jusqu’à ce monde idéal annoncé : le Royaume des Cieux. Il s’agit de la fin d’un cycle, de l’achèvement d’un parcours qui nous fait suivre, sur une année, l’ensemble de la vie de Jésus et l’ouverture vers la chrétienté, nous… et ce qui va venir. 

Le dimanche suivant, le 29 novembre, premier de l’Avent, ce sera une nou- velle année. Bien étrange, car nous ne pourrons pas encore nous retrouver, nous entrerons dans cette période d’attente en famille, regroupés par la voix et les écrans. Nous allumerons la première bougie dans nos foyers respectifs, en espérant pouvoir suivre le chemin jusqu’à Noël et conduire de nouveau nos pas vers le temple. 

N’est-ce pas un paradoxe de notre foi, de nos traditions chrétiennes, de célébrer la gloire de Dieu, son autorité sur le monde, sans égal, puis de tomber la semaine suivante dans un temps d’absence, d’attente, avant de retrouver ce Dieu, incarné dans un bébé, faible, frileux, nu, incapable de se nourrir ? 

Relisons Matthieu 25, 40 : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous avez fait cela à l’un des plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ». Dieu est puissant dans sa faiblesse, il est agissant de par son Incarnation dans le plus petit être parmi nous. Sa force réside dans la puissance des liens qui se créent, des événements qui se produisent autour de lui : des bergers se regroupent, eux qui sont d’habitude isolés dans les pâturages ; des mages viennent de loin, trouvent la route, bravent les ordres d’Hérode… Et nous ? Quelle sera notre force pour ce Noël ? 

Arthur Gerstlé-Joly