Tous saints*… Avant Noël ?

Dans la culture protestante française, le passage du mois d’octobre au mois de novembre est davantage synonyme de « Réformation » que de « Toussaint ». Est-ce pour nous opposer à nos sœurs et frères catholiques romains, qui fêtent un grand nombre de saints, ce qui est parfois mal compris dans nos paroisses ? D’ailleurs, d’où vient la fête de la Toussaint ? Comme beaucoup de fêtes « tardives » ancrées dans les traditions catholiques, il s’agit d’un syncrétisme.

La fête qui célébrait au départ les martyrs, dans le courant du IVe siècle, suivait dans le calendrier les fêtes de Pâques et de Pentecôte. Puis en 835, le pape Grégoire IV a déplacé la date au 1er novembre pour concurrencer une fête existante d’origine celte, celle de Samain, la fête des morts, dans les derniers jours d’octobre.

Chez les protestants, le lien au texte biblique est privilégié. Quid de cette idée de devenir saintes et saints ? Car, après tout, dans les histoires que l’on connaît autour de la fondation d’Israël, Dieu seul est saint, c’est à dire « mis à part », à part du quotidien, de la faiblesse des humains.Pourtant, on le retrouve dans les temps les plus anciens, Dieu a de grandes espérances envers nous : « Soyez saints parce que je suis saint, moi, le SEIGNEUR votre Dieu. » (Lévitique 19, 2) Jésus, à la fois vrai homme et vrai Dieu, nous montre que le chemin qui mène à Dieu n’est pas impossible, et continue sur cet espoir dans les humains : « Donnez beaucoup de fruits et soyez ainsi mes disciples, alors vous montrerez la gloire de mon Père. » (Jean 15, 8)

En termes de cycle liturgique, la Toussaint est aujourd’hui dans la fin de l’année, en apothéose d’une année de disciple vécue à la suite du Christ. Il s’agit de finir l’année en beauté… avant de (re)commencer le chemin de l’Aventure jusqu’à Noël ! Et pour cela, je vous donne rendez-vous le mois prochain…


Arthur GERSTLÉ-JOLY

*Toutes saintes aussi, bien sûr ! Mais le jeu de mots fonctionnait beaucoup