Le voleur, le pasteur… et Jésus !

À l’heure où j’écris, mes outils de travail sont bien mal en point : un cambrioleur a emporté mon ordinateur… Au delà de l’objet et de l’administratif, c’est toute la gestion de la perte de données qui se pose… Et qui se chiffre plus difficilement que ne le disent les factures demandées par les assurances. Les mots que j’avais jetés, un peu en désordre, pour cet édito par exemple, sont partis avec le voleur. Statistiquement, un cambriolage, surtout en rez-de-chaussée, arrive au moins une fois dans une vie. Ce n’est pas si rare. Pourtant, le traumatisme psychologique engendré est toujours aussi fort, et aujourd’hui plutôt bien documenté.

Quel rapport avec Noël, et avec Jésus, me direz-vous ? Vous trouverez peut être l’idée un peu étrange, mais… L’arrivée de Jésus n’est-elle pas un traumatisme, au sens d’un changement soudain et marquant ? Sur plusieurs plans : familial, social, … Selon le contexte culturel de la Judée du premier siècle, la situation de départ est fort douloureuse : une femme, pas encore mariée, donc n’ayant pas encore de revenus, de famille, de « responsable légal » en quelque sorte, est enceinte. La question de la filiation se pose : qui va accepter cet enfant dans sa famille, avec tous les sous-entendus, toutes les rumeurs, le possible harcèlement que cela implique ? Quelle famille s’organise et prend en charge ce bébé hors norme qui arrive ?

Quels sont nos “Jésus”, nos enfants qui arrivent parfois “comme des voleurs” dans des familles où “ça n’était pas prévu”, où les finances sont difficiles ? Quid de ces “Jésus” invisibles et douloureux, si ardemment souhaités et qui n’arrivent pas ? Une fois la famille organisée, la place de l’enfant reconnue, comment l’accueille la société ? Une place étrange entre famille royale descendant du roi David, et les marginaux que sont les bergers, retrouvant un bébé à la place de leurs bêtes dans leur abri… Jésus fait ce trait d’union, dès son incarnation dans un corps identique au nôtre, entre toutes les catégories de population… Qu’aurait-il dit s’il avait croisé notre voleur ? Que me dit-il ?

Je pourrais multiplier les exemples : non, Jésus n’était pas juste un bébé mignon. Dès sa naissance, il a provoqué des séismes dans le monde où il est arrivé.

Joyeux Noël !

Arthur GERSTLÉ-JOLY

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