L’eau… Premier élément nécessaire à la vie organique, l’eau à l’état liquide constitue environ 65% de notre corps, recouvre un peu plus de 70% de la surface de la Terre et est à la fois présente dans les sols, en étendue sur la surface, et dans l’atmosphère. Sans eau, l’être humain ne survit que quelques jours au maximum, et agonise dans des douleurs atroces, le sang saturé de toxines qu’il ne parvient pas à évacuer…
La question de l’eau est vitale, à tous points de vue, et son importance est reconnue à maintes reprises dans la Bible. L’eau est présente avant même l’action de Dieu pour la Création, dans les deux récits de la Genèse (Genèse 1, 2 et Genèse 2, 5-6) ; son existence ne fait aucun doute. Au fil de la création du peuple d’Israël, puis de ses pérégrinations, de famines en périodes fastes, d’exil ou de retour, l’eau, l’apport spi- rituel fait toujours partie du cheminement.
« Vous tous qui avez soif, voici de l’eau, venez ! » Il s’agit de la promesse de Dieu à son peuple, de retour d’exil (Esaïe 55, 1). La promesse d’une abondance, pour tous les êtres, de ce qui est vital, précieux, aisé à partager et pourtant parfois si difficile à trouver… La promesse est faite sans condition aucune, ni de ressource, ni de comportement, ni de purification. Il suffit de tendre l’oreille pour percevoir la voix de Dieu, comme le murmure de l’eau, et de recevoir l’alliance éternelle, signe de fidélité entre Dieu et son peuple.
« Voici de l’eau… Qu’est-ce qui empêche que je sois baptisé ? » dit l’eunuque éthiopien à Philippe, sur la route de Gaza (Actes 8, 36). L’Église chrétienne naissante reprend l’universalité de la soif, l’abondance de l’eau dans la vie quotidienne, pour exprimer la surabondance de la Grâce divine. L’eunuque éthiopien, marginalisé à plus d’un titre, est (ré)intégré, inclus dans la communauté par la proximité de l’eau, qui donne l’accès au baptême. Ce n’est plus seulement un cours d’eau, un ruisseau, mais la source d’Eau vive, celle qui abreuve la foi en Dieu et son alliance inépuisable.
Voici de l’eau… Nous qui avons soif, buvons !
Arthur GERSTLÉ-JOLY