Après de nombreuses péripéties — en particulier le souci du remplissage des nappes phréatiques par les pluies hi- vernales et les tempêtes de fin de printemps —, voici venus l’été et ses jours allongés et ensoleillés.
C’est un temps spécial que nous pouvons mettre à profit, comme un temps de jachère, bénéfique pour notre jardin intérieur ! Le repos n’est pas anodin dans la Bible. En effet, dès le récit de la Création, Dieu prend lui-même un jour de repos, qui sera ensuite le jour donné aux humains pour être mis à part pour le Seigneur. Dans le premier chapitre de la Genèse, le septième jour est celui de la pause, inaliénable, incompressible, réservé. Il différencie les êtres humains de bêtes de somme qui n’auraient été conçus que pour travailler, pour servir de main d’œuvre.
De même, pour le bien des écosystèmes, dès la première loi convenue avec son peuple, la loi de Moïse, Dieu préconise une année de jachère, la septième année (Exode 23, 10-11). Celle-ci doit permettre aux plus petits de pouvoir prendre leur part. En effet, il s’agit de laisser aux pauvres, aux animaux sauvages, le résultat d’une pousse libre, laissée à elle-même, hors de toute production végétale dirigée par l’être humain.
Cette année de jachère est un peu une utopie, elle n’a, à ma connaissance, ja- mais été complètement mise en place. Bien sûr, elle a pu être appliquée aux cultures, mais, quant à notre vie quotidienne, je n’ai jamais eu connaissance d’une année où on aurait cessé toute activité, remis les dettes aux personnes qui ne pouvaient pas les payer, pris du temps exclusivement pour Dieu et pour la pratique spirituelle et de foi. Peut-être que l’expérience récente d’un confinement nous en a donné une petite idée, sur quelques semaines… Et l’on en a vu l’effet sur l’environnement, par exemple.
Nous le voyons, le repos est préconisé par Dieu lui-même, comme quelque chose de bon. Alors, ne culpabilisons pas, reposons-nous et accordons-nous un temps de ressourcement vers Dieu !
Arthur GERSTLÉ-JOLY