Violences sexuelles : quel progrès depuis l’époque des Juges ?

J’entends régulièrement dire, à propos des textes bibliques, que le Premier Testament contiendrait des textes décidément « très violents », qu’il serait peut-être bon de renier, pour se consacrer uniquement aux textes des évangiles, estimés davantage en phase avec la société actuelle.

Ainsi, on peut penser que le texte du livre des Juges, au chapitre 19, décrit des pratiques particulièrement sauvages qui n’ont plus cours aujourd’hui. En effet, il s’agit du lâcher en pâture d’une femme par son propre mari pour se protéger, pour la soumettre à rien de moins qu’un gang bang. Enfin, comme si cela n’était pas suffisant, l’épreuve se termine avec le dépeçage pur et simple de la femme. Bien sûr, cette personne victime de pratiques abjectes n’est jamais nommée, elle n’est qualifiée que par son sexe et les relations aux hommes : épouse de son mari, fille de son père, servante d’un vieillard…

Il est aisé d’ouvrir des yeux horrifiés devant ce texte de terreur, et de se demander où donc est Dieu, et pourquoi cet écrit figure dans la Bible … Et pourtant… Notre époque est-elle vraiment moins sauvage que celle des Juges, et Dieu davantage présent ?

Que penser d’une institution qui a couvert, pendant des années, un de ses ministres en exercice, alors que ses abus sexuels répétés étaient connus et dûment notifiés, y compris entre pays qui le recevaient ? Que penser des personnes qui estiment que la notoriété de ce ministre était plus importante que les violences sexuelles qu’il perpétrait impunément ?

Que dire encore de cet homme, dont le procès est en cours, qui a drogué et prostitué son épouse pendant des dizaines d’années ? Que dire de ces personnes qui ont sciemment piétiné le consentement de cette femme, pourtant leur égale en humanité, pour assouvir leur désir ?

Il est peut-être vraiment temps de passer à la Bonne Nouvelle, à l’avènement du Royaume de Dieu. Un Royaume où le patriarcat n’a plus de raison d’être, pour le bien de toute l’humanité.

Arthur GERSTLÉ-JOLY

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