L’ASCENSION, UNE FÊTE À CÉLÉBRER !

L’Ascension est fêtée quarante jours après Pâques. C’est une date que l’Église a choisie de manière arbitraire vers le IVe siècle pour signifier le rappel des quarante ans du Peuple dans le Désert à la sortie d’Égypte ou les quarante jours de la tentation au Désert de Jésus-Christ.

Un temps de maturation qui inaugure un temps nouveau. Cette nouvelle ère s’ouvre autour de Jésus qui est. En effet, présenté en relation privilégiée avec Dieu, Jésus disparaît dans la nuée, laquelle signe la présence de Dieu : comme dans le désert du Sinaï avec la colonne de feu et de fumée, ou encore lors de l’ascension d’Élie. Jésus retourne au Père d’où il vient.

Entre la naissance à Noël et l’Ascension, Luc nous montre bien ce mouvement : Jésus vient bien du Père et retourne bien au Père dans la nuée. L’annonce du Royaume et la Seigneurie du Christ ont bien été établis par le ministère et la résurrection du Christ. De plus, l’Ascension se situe dans le prolongement de l’Ancien Testament, en particulier en établissant un parallèle avec l’ascension d’Élie. De ces deux ascensions il y a des témoins : Élisée pour l’une, les apôtres pour l’autre. Ils sont tous les héritiers de leur maître respectif dont ils reçoivent l’Esprit en héritage, ce qui sera manifeste pour les apôtres dix jours plus tard à Pentecôte.

Par l’Ascension qui clôt le « cycle de Jésus » depuis sa conception, Luc nous démontre la divinité du Christ. Seulement, il faut gérer l’absence…
En fait, le groupe des disciples se retrouve, agrandi par les frères de Jésus, pourtant sceptiques pendant son ministère. Avec Marie, des femmes se joignent à eux. Ce n’est plus seulement la petite troupe des disciples qui se réunit, mais c’est déjà l’Église, la prière étant l’activité principale qui regroupe toute la communauté.

L’Ascension est donc l’acte de naissance de l’Église. Celle-ci vit de l’Écriture, du souvenir de la prédication de Jésus. Seule, elle est libre et responsable. Mais dès avant Pentecôte, la présence spirituelle du Christ est déjà là. L’Ascension, fête un peu oubliée, est une très grande date dans l’année chrétienne. Le Conseil Presbytéral a décidé de la réinscrire au calendrier des célébrations de notre communauté… D’une manière ou d’une autre nous la célébrerons ensemble, car, comme le dit l’apôtre : « Rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu. » Nous le ferons soit par la magie des ondes en ces temps de confinement, soit tous ensemble si l’épidémie a disparu d’ici là ! Bon courage à tous. Nous pensons aux uns et aux autres, et surtout à ceux qui subissent les soucis et les malheurs du temps.

Vincens HUBAC