Noël sans gabegie !

Le week-end du 15 au 17 novembre a eu lieu le synode régional de nos Églises (EPUdF). Le thème de ce synode recouvre une préoccupation légitime, urgente : l’écologie,
déclinée chez nous sous le vocable « Église verte ». Les discussions et votes ont porté sur le fait que la grâce concerne aussi l’ensemble de la Création, et pas seulement les humains. Nous sommes invités à adopter une manière d’être nouvelle dans nos modes de consommation, de gestion des déchets, d’utilisation de l’énergie, etc.

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LE FEU ET L’ESPÉRANCE

En novembre les jours raccourcissent et la fraîcheur devient vite froidure. Nous avons tout pour lutter contre le froid et souvent de manière exagérée, nos logements étant surchauffés. L’énergie sert aussi à nous éclairer : nos soirées d’automne ou d’hiver sont aussi longues que nos soirées d’été. Le feu et sa maîtrise par l’homo erectus, un de nos ancêtres il y a environ 500000 ans, ont bouleversé les vies : meilleure nourriture par la cuisson, meilleur confort, meilleure sécurité, le feu éloignant les grands prédateurs, et du temps de gagné le soir pour raconter, se raconter, peut-être jouer. Le langage s’est sans doute développé et diversifié dès cette époque.Le cerveau aussi a pu grossir, et l’intelligence se développer.

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LE TEMPS DE L’ESPÉRANCE

L’automne est là, le temps passe. La rentrée est derrière nous, parmi les souvenirs de ce qui est déjà le passé. Tout va si vite, et les feuilles des arbres qui jaunissent et tombent nous rappellent cette réalité dans la nostalgique beauté de leurs couleurs. L’automne : nous passerons cette saison avant de nous engourdir dans la froidure hivernale. Mais le temps qui passe nous propulse vers un avenir incertain, plein de promesses et d’angoisses. Comment suspendre le vol du temps ? Lamartine et bien d’autres se sont posé la question. Coincé entre le passé et le futur, le temps ne s’arrête pas, insaisissable – existe-t-il seulement ?

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Partir

L’aventure biblique est marquée par le voyage : celui d’Abraham abandonnant Ur pour la Palestine, celui de Moïse et des Hébreux sortant d’Égypte, l’exil à Babylone et le retour à Jérusalem. Toujours des temps forts, des moments où Dieu se révèle comme le Dieu des pères, le Dieu du peuple fidèle et épris de justice. Les discours prophétiques qui accompagnent ces voyages révèlent peu à peu Dieu qui apparaît en plénitude dans le Nouveau Testament : un Dieu amour comme l’écrit Jean. Le message de la grâce qui passe des Hébreux au monde implique des déplacements multipliés. À l’instar de Jésus qui ne tient pas en place, les apôtres se lancent sur les routes du monde. Sans mouvement, pas de rencontre, pas d’évangélisation.

L’humanité a toujours bougé. Partie d’Afrique il y a des millions d’années, notre espèce a peuplé le monde par vagues successives, et l’histoire nous apprend que les migrations ont été incessantes. Les routes existent depuis l’aube de l’humanité. La fuite, le commerce, la curiosité, la recherche de nouvelles richesses, l’échange culturel, l’aventure, la guerre sont des mobiles puissants qui poussent les hommes sur les routes. Aujourd’hui les étudiants vont en stage à l’étranger, les vacanciers volent vers des rives ensoleillées. D’autres peuplent des stades lointains pour des jeux olympiques ou des coupes du monde de foot!… Retour aussi sur les terres des ancêtres où l’on se ressource, ainsi tel village des Cévennes multiplie sa population par dix entre l’hiver et l’été ! Sans compter les déplacements pendulaires quotidiens des travailleurs. Va-et-vient de millions de personnes… L’humanité est une vraie fourmilière.

Hélas, catastrophes, misère ou guerre, politiques absurdes et injustes poussent des milliers de gens sur les routes de l’exode. Nouveaux horizons, lendemains qui chantent, espoirs donnent la force de tout abandonner… Mais la croissance des masses humaines est telle que les problèmes migratoires d’aujourd’hui ne sont que les prémices d’un avenir qui sera dur à gérer. Les drames dont la presse se fait écho – un enfant mort sur une plage ou un bateau errant de port en port – illustrent le quotidien de trop nombreuses personnes dans le monde. Ignorer le problème est criminel et ne résout rien. Refuser d’accueillir la détresse est moralement insoutenable. Accueillir tout le monde dans des conditions correctes nécessite un changement de mentalité et de société considérable et long à mettre en place…

L’information reste fondamentale, la révision des politiques internationales pour aider les pays de départ est nécessaire, accueillir quand on peut le faire est en grande partie la solution dans l’immédiat. Faire ce qu’on peut en ayant conscience que la diaconie est école de modestie est sans doute la voie la meilleure. Logeons, mettons en place le français langue étrangère, aidons à constituer des dossiers, etc. À chacun d’agir selon ses possibilités et ses charismes. Mais surtout, quand nous partons en vacances, n’oublions ni ceux qui restent ni ceux qui errent, en fuite, sur les routes du monde.

Vincens Hubac

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