Églises vertes, une urgence

Deux histoires :

– en 1900, l’apparition de l’automobile devait régler la question de la pollution atmosphérique en ville, tant étaient importants les nuages de crottin de cheval séché emportés par le vent ! Les solutions qu’apporte la technique créent souvent de nouveaux problèmes.

– Il y a quelques années, les saumons ont remonté la Tamise. Et il n’est pas rare de voir entre les pavés de nos rues quelques téméraires brins d’herbe… La nature heureusement a la vie dure.

L’écologie depuis les années soixante (par ex. René Dumont) est une prise de conscience tardive mais urgente que les aléas du climat précipitent. Il est désormais acquis que l’activité humaine depuis trois siècles a détérioré l’environnement sur la planète. Les conséquences sont incalculables : climats perturbés, espèces disparues ou mutantes, paysages remodelés, menaces directes sur l’humanité. Le poids de l’humain et les bouleversements de l’écosystème sont tels qu’on donne à notre période le nom d’anthropocène, nouvelle ère géologique !

Hélas, si le monde veut survivre tel que nous le connaissons, les problèmes à résoudre sont urgents : nos niveau et genre de vie sont à revoir complètement, car ils impliquent le pillage continu des ressources de la planète, et dans quelques années nous seront dix milliards d’humains, qui tous veulent vivre « à l’occidentale » ! Changer le système économique actuel est tout aussi fondamental : ce système injuste met en coupe réglée les pays les plus pauvres au mépris des populations, et cela au profit d’une infime minorité. « Profit », « rentabilité », « temps réel » sont plus que des mots, ce sont des armes de guerre. Les flux migratoires liés au changement climatique, à l’exploitation du TiersMonde, aux guerres économiques et écologiques – ainsi les guerres de l’eau – n’en sont qu’à leurs débuts. Combien de morts en Méditerranée, de foules affolées le long d’un « mur » au Mexique, en Israël ou ailleurs ?

Quand les États, les chefs d’entreprise, les mafias comprendront-ils qu’il faut changer de système, arrêter l’exploitation des hommes et de la nature, cesser de fuir en avant ?

L’écologie ne se limite pas au souci du climat : c’est un engagement économique et politique à l’échelle du monde. Les Églises doivent avoir leur place dans cet engagement porteur d’espérance, de respect, de dignité et de justice. Il y a 2000 ans un certain Jésus de Nazareth a prêché dans ce sens.

Vincens Hubac

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