Marche en Avent

Nous voici en Avent. Passons vite sur l’homonymie avec « Avant ». Dans mes souvenirs d’enfance c’était la période « avant Noël » où je me réjouissais d’avance, même d’éventuels cadeaux que je n’attendais pas ou pour lesquels je n’avais pas exprimé de souhait. Bien sûr nous savons que « Avent » vient du verbe « advenir ». « Je suis la servante du Seigneur. Qu’il m’advienne selon sa parole » dit Marie (Luc 1 v. 38) dans sa limpide simplicité.

Nous sommes parfois si sûrs de ce qui va arriver. Et pourtant en songeant à cette année « Luther » qui s’est terminée, en France en tous cas, avec ce point d’orgue de « Protestants en fête » à Strasbourg, qui aurait pu penser qu’elle soit l’occasion d’une commémoration si œcuménique, voire d’une reconnaissance de la part de nombreuses autorités catholiques des intuitions de Luther ? Je pense à ce conférencier dominicain (oui, ça ne s’invente pas !) lors du colloque « Luther questionne notre temps » à Bourg-la-Reine, citant non sans ironie un autre Dominicain de triste mémoire (Johann Tetzel) en allemand dans le texte : « Chaque fois qu’une pièce dans ce tronc résonne… » Oui, il pouvait en parler avec cette divertissante simplicité.

Nous sommes invités à participer ce premier dimanche de l’Avent à cette «Marche en Avent » reliant les paroisses des différentes confessions chrétiennes de Châtenay-Malabry. Sachons l’accueillir comme un cadeau inespéré, gage, qui sait, d’un Noël où un inattendu bienheureux nous attendra au tournant.

Je ne peux m’empêcher aussi de souhaiter l’inattendu positif à ceux qui ont tout perdu, leur maison, leur pays, des êtres chers. Je pense, non exclusivement, entre autres aux Chrétiens d’Orient avec lesquels nous avons un lien particulier, sans oublier les Rohingyas persécutés eux aussi pour leur appartenance religieuse.

Puissions-nous trouver cette simplicité de Marie en acceptant d’être les serviteurs et servantes du Seigneur et qu’il nous advienne selon sa parole. Un très joyeux Noël débouchant sur une année à son tour pleine d’inattendu.

Jean-Louis Nosley

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Epicure

L’épicurisme dans l’histoire des religions: une dimension oubliée?

Présentation du livre Épicure. La voix de la nature, aux éditions Entrelacs /Dervy-Médicis, 2017

par Renée Koch Piettre, directrice d’études émérite à l’EPHE

Le vendredi 24 novembre 2017, à 20h30,

au Centre de Robinson, 36 rue Jean Longuet, 92290 Châtenay-Malabry

au profit des actions de  l’Entraide de Robinson

Argument:

La plus grande inscription grecque antique retrouvée jusqu’ici, vraie bibliothèque sur pierre, est une inscription épicurienne.

La plus abondante bibliothèque antique sur papyrus, conservée à Herculanum par les cendres du Vésuve, est une bibliothèque principalement épicurienne, qui nous a légué des milliers de rouleaux, toujours en voie de déchiffrement.

Au second siècle de notre ère, un charlatan avait instauré sur les rives de la Mer Noire des mystères très fréquentés, au cours desquels la foule était invitée à clamer coup sur coup: « Dehors les épicuriens! Dehors les chrétiens! »

D’où vient ce long succès d’une doctrine philosophique dont le fondateur Épicure date de la fin du IVe siècle avant notre ère? et d’où vient ce rejet?

Soumettez la terre ?

Le chapitre premier de la Genèse, au verset 28, a de quoi nous interpeller : « Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. » Est-ce à dire que nous aurions tous les droits sur la nature, de l’exploiter jusqu’à épuisement ?

Que nenni ! C’est oublier que dans la racine de « dominer » il y a « dominus » le maître de maison. Il a la responsabilité d’assurer le bien être de tous les habitants du foyer et de le gérer correctement. Dans un groupe animal, les dominants ont certes des privilèges à l’égard des dominés mais ils doivent les protéger et assurer leur subsistance. On ne peut transposer cette métaphore au sein de l’espèce humaine mais concernant l’être humain et le reste de la nature, elle prend tout son sens. Être au sommet de plusieurs chaînes alimentaires est une responsabilité avant d’être un privilège : celle qui consiste à maintenir un équilibre entre les maillons de la chaîne, en termes modernes maintenir la biodiversité, faute de quoi nous compromettrions notre propre avenir.

Il ne s’agit pas de culpabiliser ni de pointer du doigt un ou des responsables désignés mais il faut regarder la réalité en face. Une étude récente révèle que l’Allemagne a perdu les trois quart de ses insectes volants en près de trente ans. La France a perdu la moitié de ses essaims d’abeilles en quelques années et la production de miel a diminué d’autant. Ce dernier fait n’est pas le plus grave car on sait que la reproduction des plantes à fleurs dépend exclusivement des insectes butineurs, ceci au terme de plusieurs millions d’années de coévolution. En regardant la réalité en face nous pouvons prendre nos responsabilités chacun d’entre nous à notre échelle : il n’y a pas de petite initiative. Nos paroisses y sont conviées avec la recherche du label « Église verte ».

Puissions-nous trouver ou retrouver l’émerveillement du psalmiste au psaume 104 versets 29 et 30 : « Tu caches ta face, ils s’épouvantent, tu retires leur souffle, ils expirent, à leur poussière ils retournent. Tu envoies ton souffle, ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre ! »

Jean-Louis Nosley

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