Editorial

Au moment où j’écris ces lignes, une bruine légère tombe sur la ville. Après un été caniculaire, on se prend à rêver et à espérer un peu de fraîcheur… Parler du temps qu’il fait nous ramène souvent au niveau de discussions du « café du commerce »…

Pourtant le dérèglement du climat auquel nous assistons ces dernières années (canicules, inondations, ouragans, sécheresses et feux de forêt) nous montre que ces discussions doivent être prises au sérieux. Les variations de l’écosystème sont sans doute responsables de l’apparition de nouvelles maladies comme la dengue, ébola, responsables de migrations futures d’une ampleur qu’on a du mal à imaginer : la grande majorité de la population mondiale vivant au bord de la mer, comment faire face à la montée du niveau des océans ?

Certains diront : « Regardez, la grotte Cosquer et ses magnifiques peintures murales sont sous l’eau. Regardez, Éphèse, port important dans l’antiquité, est maintenant au milieu des terres… » La terre vit et évolue tout le temps. Mais aujourd’hui l’ampleur du phénomène est telle que l’espèce humaine entre autres est menacée. L’humanité met aussi la vie en danger en polluant les mers et en dégradant l’air que nous respirons. Allergies et maladies respiratoires sont au rendez-vous, sans parler de ce qu’induisent les pesticides et autres produits que nous consommons allègrement !

Suis-je un pessimiste, contestataire et soixante-huitard attardé? Je refuse ce pessimisme.

La Bible est un livre d’espérance. Je crois en la fidélité de Dieu et à la force de l’esprit. Les visionnaires de la Bible ont écrit les apocalypses (Ézéchiel, Zacharie, Daniel, Jean…) qui sont des appels à faire face aux problèmes les plus graves. Mais aussi j’espère que les humains sauront faire les bons choix, faire évoluer les systèmes injustes et dégradants pour que les enfants puissent grandir dans un monde à peu près vivable.

Justice, paix, sauvegarde de la création étaient les slogans mobilisateurs des Églises il y a quelques années. Un futur synode réfléchira sur le thème de l’écologie. Il était grand temps, car bien éloignée est l’époque où René Dumont, Haroun Tazieff et quelques autres tiraient la sonnette d’alarme. C’était les années soixante…

À nous d’agir par l’information, la mobilisation, un changement de genre de vie. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. N’oublions pas que les lectures modernes de la Création dans la Genèse voient l’homme comme gardien du jardin et non pas comme pilleur d’un bien rare et non renouvelable. Sommes-nous chrétiens, humains, responsables?

La bruine continue de tomber sur la ville, chaque poussière d’eau est porteuse d’espoir… Continuons à rêver, agir et témoigner. La prédication passe aussi par là.

Vincens Hubac

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