Pauvreté et solitude

Misère et pauvreté peuvent prendre bien des aspects. Le manque de moyens financiers est bien sûr connu, mais la santé défaillante, l’absence de culture ou une hygiène défectueuse sont autant de pauvretés. Aujourd’hui il nous faut être attentifs au vide de relations humaines que subissent beaucoup de gens. Avoir des relations, des parents, des amis, des voisins, des solidarités de travail est une vraie richesse humaine. Certaines personnes souffrent de ce manque de relations.

Ainsi les détenus, seuls dans leur cellule et ne rencontrant épisodiquement que des codétenus comme eux ont peur d’être oubliés par leurs anciennes relations. C’est ce que révèlent  de nombreux témoignages. Les malades hospitalisés vivent plus souvent qu’on ne le pense une solitude semblable à celle des détenus dans la mesure où ils sont seuls dans leur chambre.

L’éloignement géographique de la famille explique parfois cette situation (paradoxalement le dimanche, il y a peu de visiteurs dans les hôpitaux). Solitude aussi que celle de nombre d’hommes ou femmes de la rue, qui ne rencontrent que leurs semblables et pas toujours dans de bonnes conditions.

Enfin les personnes âgées subissent fréquemment ces problèmes, à tel point que l’on en rencontre certains, très isolés, morts chez eux depuis plusieurs semaines, voire quelques mois ! Solitude, oubli, indifférence marchent ensemble. Cette pauvreté de relations humaines peut ne pas se voir. Certains même la cachent comme si c’était honteux. Pourtant aumôneries et associations diverses luttent contre ce fléau. Souvent ce n’est pas une question matérielle, c’est une question de temps.

Lutter contre ce fléau qui touche en fait toutes sortes de personnes est une nécessité. Visites à l’hôpital, à l’EHPAD, visites aux détenus, moments passés à discuter avec une personne à la rue, entraide entre voisins sont autant d’actions que nous pouvons engager, ce que beaucoup font déjà. Nous pourrions d’ailleurs mettre nos locaux à disposition pour des rencontres, ce qui se fait déjà pour les repas du dimanche. Peut-être faut-il aller chercher des gens isolés, à mobilité réduite ou fatigués, pour leur offrir un après-midi un temps de convivialité… Il y a un texte dans Mathieu au chapitre 25, verset 31 et suivants qui va dans ce sens : pourquoi ne pas le relire ?

Vincens Hubac

* Attention au nouveau mail de votre Pasteur : vincens.hubac@gmail.com