Pentecôte : souffle de l’Esprit, brise climatique ?
« Le vent souffle où il veut. Et toi, tu entends sa voix… » (Jean 3, 8)

À l’heure où j’écris ces lignes, nous ressentons en Europe des températures supérieures d’environ quinze degrés aux normales saisonnières. En Inde, au Pakistan, au Bangladesh, le thermomètre dépasse les 50°C, niveau mortel pour le corps humain, qui atteint la limite de ses capacités d’auto-régulation… Les oiseaux, terrassés et épuisés, tombent du ciel en vol. Les céréales, en pleine maturation, courent un grand risque d’échaudement, autrement dit, une sévère baisse
de rendement est à craindre. Pour le fils de paysan que je suis, l’avertissement sonne particulièrement fort ! Sommes-nous en train de vivre des jours d’Apocalypse ?

Et pourtant… « Le vent souffle où il veut », dit Jésus à Nicodème. Puis il promet aux disciples, dans son discours d’adieu : « Je vais vous envoyer de la part du Père celui qui va vous aider » (Jean 15, 26). Dérisoire, ditesvous, pour lutter contre le réchauffement climatique aux multiples effets dévastateurs ?

Nous n’avons pas d’obligation vis-à-vis de Dieu. Bien sûr, certaines expressions peuvent susciter des échos désagréables, lorsque nous parlons de « loi de Dieu », ou de « confession des péchés »… En réalité, nous savons bien que Dieu ne nous oblige à rien. Il donne, il accorde sa grâce, sans condition. Nous sommes au bénéfice de cette grâce, de ce don purement gratuit. Lorsque Dieu nous appelle, nous n’avons aucune contrainte, de quelque sorte que ce soit : espace, temps, intégrité physique et j’en passe. Nous ne sommes même pas tenus de donner une réponse à son appel ! L’appel de Dieu continue de retentir à nos oreilles, le vent ne cesse de souffler, l’Esprit est envoyé à notre aide.

Le changement climatique n’est pas une fatalité, l’espérance est possible : à nous d’écouter le vent, d’accueillir l’Es^Bprit, d’inventer de nouvelles solutions. La société n’a pas compté sur le volontariat des Parisiens et la disponibilité de leurs baquets pour éteindre l’incendie de Notre-Dame : des pompiers professionnels sont intervenus et ont vraisemblablement évité de gros dégâts supplémentaires et des victimes. À nous de travailler en équipe, de mettre en place les solutions professionnelles adaptées, pour permettre une meilleure gestion des ressources de la Création : suppression des déchets, réutilisation des matériaux, limitation des consommations énergétiques…

Le vent de Pentecôte souffle, et nous ne savons pas où il va… Laissons-nous inspirer !

Arthur GERSTLÉ-JOLY