Comment rompre avec la culture de la haine ?

L’être humain n’est pas fait pour vivre seul. Il ne s’agit pas de psychologie de comptoir : plutôt d’un constat universel, inscrit dès les premiers récits bibliques (Genèse 1, 27 et 2, 20b). Cependant, dès que plusieurs individus vivent ensemble, arrivent les occasions de différends et de conflits : là aussi, la Genèse nous donne très vite l’exemple fratricide de Caïn et Abel.

Alors, doit-on être défaitiste ?  Sommes-nous condamnés à nous entretuer en fonction des situations de division qui se proposent à nous ?  Devons-nous appliquer la loi du plus fort ?

Paul, en conclusion de sa lettre aux Romains, rappelle que la division n’est pas inéluctable et que nos Églises chrétiennes doivent rechercher d’abord l’amour de toutes et de tous (Romains 16, 17-20). Pour lui, les personnes susceptibles d’apporter la division sont identifiables, et le meilleur moyen de ne pas céder à la colère et au péché est de s’éloigner d’elles. Paul encourage les chrétiens de Rome à prier et à discerner ce qui va alimenter l’amour entre les membres de l’Église. Ce discernement doit aussi permettre de distinguer les semeurs de zizanie, pour mieux les tenir à l’écart.

Aujourd’hui, sommes-nous en mesure, comme les chrétiens de l’Église primitive de Rome, de discerner les personnes qui risquent de nous pousser au conflit ? Avons-nous la sagesse d’être capables de dire : « Je préfère ne pas voir Untel, car j’ai peur d’entrer en conflit pour telle et telle raison » ? Ou bien cherchons-nous à faire entendre raison à l’autre et voulons-nous à tout prix le gagner à notre cause ?  N’est-ce pas la source des plus grandes guerres ?

Dieu a le dernier mot. Paul le rappelle : la grâce peut tout sauver. Il nous faut faire confiance au Seigneur et éviter autant que possible les situations de division. La grâce prendra le relais. 

Ayons le courage, comme Paul, d’être prophétiques : « La grâce de notre Seigneur est avec vous ».  N’ayons pas peur de transmettre ces mots, même si parfois il est difficile d’y croire… La paix adviendra.

Arthur GERSTLÉ-JOLY

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